Discours d'Anne Hidalgo à Bordeaux en soutien au peuple ukrainien

 

Seul le prononcé fait foi

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Mes amis,

Vous le savez comme moi, vous l’anticipez tous, notre meeting prend aujourd’hui une gravité exceptionnelle.

Je veux remercier notre amie ukrainienne, Maryna Kumeda venue témoigner devant nous, sans oublier ceux qui nous accueillent aujourd’hui ici à Bordeaux, Alain Rousset, grand président de la Région Nouvelle Aquitaine, Jean-Luc Gleyze, président de ce beau département de la Gironde, et Alain Anziani, président de cette métropole si entreprenante.

Envahissement de l'Ukraine par Poutine

L’envahissement de l’Ukraine par Poutine a fait basculer l’histoire sur notre continent. Dans les manuels d’histoire, la date du 24 février 2022 marquera un avant et un après. Mais c’est d’abord la vie des ukrainiens qui a basculé.

Oui, je veux d’abord que nous pensions tous aux ukrainiens qui vivent la guerre dans leur chair, à leurs douleurs, à leurs vies soudainement détruites, attaqués au sol et bombardés par les airs. Pensons à la terreur de celles et ceux qui vivaient paisiblement, allaient au travail ou à l’école, et qui brutalement ont basculé dans l’enfer. Les abris dans le froid, le bruit assourdissant des explosions, les cris, les morts.

C’est ça la guerre. C’est ça le crime de Poutine. Et nous, la gauche européenne, républicaine, sociale, nous n’hésitons pas dans ces moments-là. Nous sommes toujours avec les agressés, les oppressés, avec le droit d’un peuple à décider de son destin.

C’est d’autant notre devoir que cette nation paye maintenant sa volonté et sa forte aspiration pour l’Europe, son rêve de démocratie depuis la révolution orange, puis avec la révolution Maidan en 2014 et au cours des huit dernières années de guerre. Oui c’est notre devoir car ce peuple a cru et croit en nous, européens !

C’est cela que veut aussi assassiner Poutine, notre rêve européen, notre rêve de démocratie, sur ce continent unique. Les amis, nous assistons depuis quatre jours à un véritable crime ! 

Un crime contre la paix, un crime contre la sécurité de notre continent, un crime contre le peuple ukrainien, un crime contre la liberté !

Ce crime a un coupable, qui s’est lui-même désigné : Vladimir Poutine, un chef d’État, agresseur de peuple, devenu fauteur de guerre. Pour la première fois depuis 1939, une grande puissance de l’Europe déchaîne le feu de ses canons, de ses avions et de ses chars pour déplacer les frontières reconnues par tous, pour agresser l’Ukraine, ce grand pays, cette nation si proche de nous qui ne demande qu’à vivre dans la paix et l’indépendance, pour constituer, dans une entreprise ourdie de longue main, une ceinture d’États satellites autour de son empire.

A la tête d’une armée immense qu’il a constituée en sacrifiant le bien-être de son peuple. Dans une outrance paranoïaque, il qualifie ses victimes de nouveaux nazis, et invoque un « génocide » imaginaire pour justifier une opération de mise au pas, de normalisation, de sujétion d’un peuple fier dont la seule faute a été de vouloir vivre selon ses propres volontés, selon ce principe élémentaire du droit international, que notre famille politique a toujours soutenu de toutes ses forces : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

Ce crime contre l’Europe, ce crime contre la paix, ce crime contre le droit, ne doit pas rester impuni. Ce serait ouvrir la porte à toutes les agressions possibles dans le futur, à toutes les atteintes à la tranquillité de notre continent, à tous les défis insensés lancés par les despotes à la sécurité des démocraties et aux intérêts fondamentaux de la France et de l’Union européenne. Au-delà de l’indignation, au-delà de la compassion que mérite le peuple ukrainien, je veux ici réagir en femme d’État, comptable, même dans l’opposition, de la conduite de notre nation. Voici ce que nous devons faire.

Il nous faut, de toute urgence, inverser le rapport de forces. Nous devons dans le cadre de l’Union européenne organiser l’isolement politique et diplomatique de Poutine.

Maintenu par des moyens obliques à la tête de cette grande nation, dirigeant d’un peuple bien plus pacifique que son président, je veux ici saluer le courage immense et l’admiration que j’ai pour ces femmes, ces hommes manifestants qui au risque de leur vie descendent dans la rue à Saint Pétersbourg, à Moscou pour dire non à cette guerre qui n’est pas la leur.

Vladimir Poutine, dans un accès de bellicisme et de toute puissance, a placé son pays dans la catégorie dangereuse des États hors-la-loi. Etablissons autour de lui un cordon sanitaire diplomatique qui le mette au ban de la communauté internationale, tant qu’il n’en aura pas accepté les règles.

Sanctions contre Vladimir Poutine

Déployons, contre cette agression, tout l’éventail, implacable, des sanctions économiques, financières et commerciales propres à lui en faire payer le prix. Frappons au portefeuille Vladimir Poutine et les oligarques corrompus et cyniques qui soutiennent son régime. Interdisons leurs déplacements, saisissons leurs avoirs, gelons leurs investissements. Ciblons ses banques. Frappons, même si cela nous demandera des sacrifices, ses exportations de gaz ou de pétrole, ses échanges extérieurs.

Interruption du système SWIFT

Je demande aujourd’hui d’aller plus loin : je demande immédiatement l’interruption du système SWIFT de transactions financières entre la Russie et le reste du monde. Je sais qu’il s’agit d’une décision difficile, qu’elle aura des conséquences sur nos vie, mais la prospérité n’est rien sans la liberté et la paix.

Et je demande aussi la livraison de matériel militaire, car comme le dit ce matin dans Kiev assiégé le courageux président Volodymyr Zelensky à ceux qui lui proposaient de l’exfiltrer : « j’ai besoin de munitions et pas d’un taxi ! ».

Et je demande bien sûr aussi la suspension immédiate de la chaîne RT.

Et je vous le dis, chers amis, nous devons aussi confirmer le soutien indéfectible que nous apportons aux autres nations désormais menacées par les appétits du Kremlin. Je pense aux États baltes, je pense à la Roumanie, je pense à la Bulgarie, je pense aux Tchèques, je pense aux Slovaques. Ils ont été si souvent broyés par l’histoire. Ils sont tous Européens. Ils partagent nos valeurs, tous soucieux de leur indépendance. Ils attendent de l’Europe et de l’OTAN notre soutien diplomatique et notre protection militaire. Nous devons la leur garantir !

Je n’oublie pas aussi les liens d’amitié qui nous unissent à la Suède et à la Finlande, aujourd’hui neutres, mais que l’impérialisme russe menace.

Et, je le dis ici clairement, en responsabilité. Ne comptez pas sur moi pour polémiquer. Je soutiendrai tout effort en ce sens décidé par le gouvernement français et par l’Union européenne. Nos intérêts sont les mêmes parce que nos valeurs sont communes.

Ce sont ces valeurs qui sont menacées, celles de Victor Hugo qui rêvait déjà au 19ème siècle des Etats-Unis d’Europe, celles de Stefan Zweig, celles de Romain Gary ou de Milan Kundera. Celles de ces grands Européens que furent Jacques Delors et François Mitterrand, Vaclav Havel et Simone Weil : la liberté, les droits humains, la coopération internationale, la résolution pacifique des conflits.

Aujourd’hui ne nous trompons pas de défi, ce qui est en jeu est plus qu’une question de frontière, c’est la bataille des valeurs. La bataille pour le monde dans lequel nous voulons vivre. Cette bataille c’est notre défi ! Ne nous trompons pas. D’un côté une dictature agressive à l’égard de nos lois et de nos convictions, incarnation d’un nationalisme autoritaire et réactionnaire. De l’autre, une société démocratique, ouverte, fondée sur les droits humains et animée par une volonté de paix.

Cette bataille est planétaire. Partout, des tyrans défient les démocraties, décidés à étendre leur influence et leur territoire, par tous les moyens. À cette agression permanente, nous résistons de toutes nos forces ! Comme toujours, fidèle à son histoire et à son message universel, la France se range du côté des combattants de la liberté et des droits humains !

Le positionnement d'une gauche républicaine et européenne

Mes amis,

Alors que la tragédie de la guerre vient à nouveau faire irruption dans notre vie, je me sens plus que jamais l’héritière d’une longue histoire, de notre histoire dans laquelle j’ai la fierté de m’inscrire.

J’appartiens avec vous à ce courant de pensée humaniste d’une gauche qui a, à la fois, construit la République et l’Europe. Nos héros, Jean Jaurès, Léon Blum, Pierre Mendès France, François Mitterrand, nous ont légué un patrimoine en héritage.

Comme Jaurès, nous pensons qu’ « un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène ».

Nous, femmes et hommes de la gauche républicaine et européenne, nous plaçons nos pas dans cette longue histoire : Des premiers congressistes de l’internationale des travailleurs aux derniers militants de la construction européenne, une boussole nous aura toujours guidé : celle de la paix.

Les mots d’ordre du Front populaire demeurent d’une étonnante actualité : « Le pain, la paix, la liberté ».

Pendant des siècles, des millions de femmes et d’hommes de notre continent ont connu la domination et la guerre. Le combat de tous contre tous a souvent été le prétexte des dirigeants pour aliéner leur peuple. Ce nationalisme, qui inocule ce lent poison de haine, oriente la colère des dominés contre leurs frères. Le 17 janvier 1995, dans son discours d’adieu au Parlement Européen, François Mitterrand nous laissait en guise de testament et d’avertissement : « le nationalisme, c’est la guerre ».

La paix a toujours été le premier combat de notre gauche, républicaine, internationaliste, car elle est la seule condition, l’ardente obligation, de l’émancipation des classes dominées. La guerre est l’alliée des puissants, la paix, le butin de ceux qui n’en ont pas.

Je suis l’enfant de cette histoire. Mes grands-parents, exilés républicains de la guerre civile espagnole, sont venus trouver en France la paix, condition indispensable de leur émancipation.

Sans la paix, pas de démocratie, pas de droits humains, pas de progrès, pas de prospérité, pas de droits sociaux, pas d’école publique !

La paix, la plus importante de toutes les fins collectives, pour reprendre le mot de Léon Blum, est à la fois notre objectif fondateur et notre raison d’être.

Vouloir la paix, ce n’est pas abdiquer devant l’oppresseur, c’est au contraire refuser l’oppression.

Beaucoup de nos glorieux ancêtres, camarades de lutte et de pensée, ont laissé leur vie pour la paix. Je pense bien sûr au lâche assassinat de Jean Jaurès, dernier militant du refus d’une guerre mondiale absurde. Je pense aux vies sacrifiées des résistants Français.

La paix, nous l’avions patiemment acquise, à la suite d’un long combat, dont nous sommes, nous la gauche républicaine et européenne, les premiers fondateurs. J’ai en mémoire cette phrase de François Mitterrand, dans son discours au Bundestag en 1983 : « il ne sert à rien d'invoquer la paix comme une puissance invisible, il faut la construire, la reconstruire chaque jour, la consolider, la garantir ».

Le premier de ces combats est celui de l’universalisme, si chèrement défendu et si souvent attaqué. L’universalisme est le mouvement naturel qui nous pousse, pour reprendre le mot de Lamartine, à être le concitoyen de tout homme qui pense.  

La vérité est notre pays à tous. Nous pouvons nous honorer d’être, en tant que Français, en tant qu’Européens, des citoyens du monde.

C’est cet universalisme qui nous fait nous tourner vers notre prochain, refuser toutes les assignations qu’elles soient sociales, ethniques ou de genre, refuser toutes les agressions et la division de tous contre tous. Il requiert un puissant sentiment de fraternité, nourri par la lutte contre l’ignorance et pour l’éducation.

Tout aujourd’hui ou presque vise à le mettre en cause. Mais je sais que c’est dans la tourmente que l’universalisme devient le plus fort.

Mes amis, face aux prêcheurs de haines, soyons plus que jamais les militants déterminés de l’universalisme !

Le deuxième de ces combats, est celui de la construction européenne, à laquelle, nous avons, nous la gauche, apporté tout notre concours. Elle est la condition de la prospérité de notre continent, mais aussi de sa stabilité et de sa sécurité.

Mes amis, face aux nationalistes de courte vue, aux souverainistes déguisés, soyons les militants déterminés de la construction européenne !

Le troisième de ces combats est le multilatéralisme. Il est la condition du règlement pacifique des conflits.

Le multilatéralisme est un instrument de paix, le meilleur moyen de contenir les rivalités internationales qui peuvent émerger, afin d’éviter que la loi du plus fort l’emporte. C’est le message que la gauche a toujours porté en France et que je porterai comme présidente de la République.

Le système multilatéral connaît une crise grave. Il faudra le refonder. Car comme le disait Martin Luther King, « il faudrait que ceux qui aiment la paix sachent s’organiser aussi bien que ceux qui préfèrent la guerre. »

Alors mes amis, face aux impérialistes et aux bellicistes, soyons les militants déterminés du multilatéralisme et du droit international !

Le quatrième de ces combats est la défense imperturbable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

C’est la leçon que la gauche anticolonialiste a donnée au monde. La résistance à l’oppression est un droit imprescriptible de l’homme inscrit dans notre déclaration de 1789.

Aucune nation déterminée ne peut se voir dicter sa politique, voir ses frontières négligées ou sa sécurité mise en danger. Aucune tutelle ne peut être imposée à un Etat, dont la vocation est d’être libre et pleinement souverain.

Soyons les militants du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes

Toutes les exceptions à ces principes, nous les refusons. Alors mes amis, face aux envahisseurs, soyons les militants du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

Jamais nos combats historiques n’ont autant résonné avec la situation politique internationale. C’est éclairé par l’histoire que nous pourrons résoudre cette crise et construire notre avenir.

Mes amis, chers amis ukrainiens,

Pour arriver à ce but, il faut nous en donner les moyens.

Pour une Europe de la Défense

Oui, nous devons engager nos efforts résolument en faveur d’une défense européenne et je vais y revenir. Mais là aussi, je vais parler clair : il est hors de question d’affaiblir nos alliances. Je ne remettrai pas en cause notre appartenance et notre participation à l’Alliance atlantique. Elle a préservé la sécurité du continent pendant et après la guerre froide. Son existence est précieuse face à Poutine.

Oui, nous sommes et nous resterons dans l’Alliance, et oui, nous continuerons à porter une voix singulière ! L’un ne s’oppose pas à l’autre ! Ni le général de Gaulle, ni François Mitterrand, ni Jacques Chirac, ni François Hollande n’ont démenti notre appartenance à l’Alliance atlantique. Ils ont contribué à la renforcer, ce qui ne les a jamais empêché d’exprimer cette voix singulière dans le concert international.

Ni empêcher la France de prendre ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme pour protéger l’Europe et protéger des peuples qui nous le demandaient, comme en Mali ou en Syrie.

Mais nous en avons vu les limites. L’Europe doit s’unir aussi pour se défendre. J’avancerai rapidement vers une Europe de la défense, en commençant par une production d’armements en commun, à une époque où les armes nouvelles se développent partout sous l’effet des progrès technologiques.

Nous concerterons avec nos partenaires européens sur les grands plans stratégiques qu’exige la situation internationale. Nous proposerons des bataillons communs et des manœuvres conjointes pour dissuader par une démonstration d’unité opérationnelle tout agresseur éventuel.

Nous engagerons une revue stratégique pour adapter nos armées aux bouleversements géopolitiques et technologiques et le Parlement qui sera associé aux travaux d’analyses et de réflexion. Et j’en prends l’engagement : nous maintiendrons notre effort financier au profit de la défense. Nous sanctuariserons dans une nouvelle loi de programmation militaire la trajectoire d’un renforcement de la défense nationale et européenne.

Et nous continuerons à garantir notre sécurité grâce à la force de dissuasion nucléaire autonome créée par le Général de Gaulle, entretenue et développée par tous les gouvernements. Pour nous, aucune ambiguïté sur ce point. Nous devons moderniser et développer cette arme, qui est la seule garantie ultime de notre sécurité et de notre place parmi les grandes nations du monde. Ce qui ne nous empêchera pas en parallèle d’œuvrer pour le désarmement. Oui, je soutiens le principe d’autonomie stratégique, qui signifie à la fois liberté d’action et de décision.

Voilà ce que la France doit faire, maintenant, et sans faiblesse. C’est la seule façon de servir les intérêts du pays, la sécurité de l’Europe, et la cause de la liberté !

Mes amis,

Je m’exprime ici consciente des responsabilités qui sont les nôtres dans l’opposition, pendant cette campagne présidentielle.

Tel n’est pas le cas de certains candidats à cette élection : il faut le dénoncer clairement.

La gauche n'est jamais du côté des dictateurs

L’extrême-droite, celle de Le Pen et de Zemmour, a relayé servilement, pendant des années, la propagande de Poutine. Zemmour rêvait même « d’un Poutine à la française » ! Prise à revers, placée devant son incompétence, trahie par ses dogmes, elle condamne mollement l’action qu’elle n’avait pas prévue, menée par celui qu’elle avait pris pour modèle.

Ces paroles de circonstance ne doivent pas tromper les électeurs. Longuement, continûment, ces nationalistes ont joué consciemment le jeu de l’ennemi de notre nation. Ils ont diffusé complaisamment ses arguments fallacieux, acceptant ss financements, quémandant lamentablement sa bénédiction. Ils se disent souverainistes, patriotes, plus français que les autres. Ils ont surtout joué contre l’intérêt national, contre l’intérêt de l’Europe, contre nos valeurs républicaines et démocratiques !

Et hélas, trois fois hélas, un discours anti-européen, prétendument de gauche, a alimenté le désarmement face au danger de Poutine, en inversant tous les rôles, présentant nos adversaires comme des victimes, et les victimes comme des adversaires. C’était déjà le cas en Syrie, quand des milliers de civils périssaient sous les bombes du dictateur Syrien et du dictateur Russe. Ca suffit, la gauche n’est jamais du côté des dictateurs, au Venezuela, en Syrie comme en Ukraine. Elle est toujours contre les dictateurs, et avec les peuples ! La Présidence de la République impose une autre dignité !

Mes amis,

Les guerres de demain comme le montre en partie celle qui frappe aujourd’hui l’Ukraine, auront leur origine dans volonté de contrôler l’accès aux ressources énergétiques et naturelles. Le réchauffement climatique, c’est l’exaspération des nationalismes ! Le réchauffement climatique, c’est la guerre !

Alors oui, je ferai de l’action climatique le pilier de la politique internationale de la France

Les engagements nationaux pour le climat n’ont même pas été atteints. Le quinquennat du Président Macron a été un mandat du déclaratif et de l’injonction contradictoire. Le dérèglement climatique, et avec lui ses catastrophes qui s’observent sur tous les continents, ne peuvent plus attendre face à autant d’inaction climatique.

Je ferai reprendre à la France le leadership international dans cette lutte. Nous sommes attendus !

Je veux aussi que la lutte contre les inégalités mondiales soient au cœur de l’agenda international. Pour la première fois depuis des décennies, la faim et l’extrême pauvreté ressurgissent.

Une guerre succède à une pandémie. Cette autre crise, celle du COVID a montré une autre évidence : on ne peut pas s’en sortir seuls s’il n’y pas plus de justice pour le reste du monde. Le virus n’a pas de frontière. Et on ne peut espérer se protéger sans que des milliards d’autres humains sur terre ne le soient pas.

Levée immédiate des brevets 

Je redemande ici, à Bordeaux, la levée immédiate des brevets sur tous les vaccins anti-COVID !

La santé n’est pas une marchandise. Les profits gigantesques de l’industrie pharmaceutique sont indécents. Les profits contre les vies, ce n’est pas notre conception du monde !

Mes amis,

Et comme toujours dans les moments de crise, et encore plus de guerre, les répercussions ce font aussi dans la vie quotidienne de tous les citoyens.

Toutes les inégalités sociales, qui sont déjà insupportables, vont s’accentuer, si on ne s’y attaque pas avec détermination.

Par exemple, déjà, l’effet se fait sentir sur le prix de l’énergie et le blé, qui atteignent des niveaux insupportables. Dès maintenant, il faut le gel de la hausse des prix de l’énergie et la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité. Et comme je l’ai déjà dit, j’agirai immédiatement pour la hausse significative des salaires et des pensions.

Mes amis,

C’est dans ces moments qu’il faut avoir une boussole et une colonne vertébrale.

C’est dans ces moments que l’on ressent la nécessité d’une gauche républicaine, sociale et internationaliste.

Celle qui ne sacrifie jamais les droits humains sur l’autel d’une quelconque raison d’Etat ou d’une loi du plus fort ou du dogmatisme.

Vladimir Poutine piétine le droit, assassine la démocratie, étouffe la liberté. Une telle agression demande une réponse globale, intelligente, énergique et efficace.

Volodymyr Zelensky 

Je vous ai montré ma détermination. Laissez-moi vous dire enfin à nouveau ma peine et mon indignation.

Je pense au président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont la dignité, le courage et le sang-froid forcent l’admiration du monde.

Je pense à son peuple, qui a tant rêvé de la liberté, synonyme de l’Europe et qui doit maintenant la défendre les armes à la main.

Tout notre cœur, tout notre soutien, toute notre amitié vont vers ces combattants de la liberté, que nous voulons secourir le mieux possible.

Je pense, avec affection et admiration, à ce peuple de Maidan, ces révoltés pacifiques de Kiev, qui croient en nos valeurs, qui croient en l’Europe, qui ont imposé la première étape de la démocratie en Ukraine et donné corps à l’idéal de liberté et d’indépendance qui anime le peuple d’Ukraine.

Je pense à ces victimes du crime de Poutine, martyrs tombés pour la cause de la démocratie, je pense à ces dizaines de milliers de réfugiés chassés de chez eux par les chars et les canons russes.

Non, par-delà les frontières, par- delà les espaces de la grande plaine européenne, nous ne vous oublions pas ! Au contraire, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous secourir ! 2400 kilomètres séparent Paris et Kiev, mais rien ne séparera le peuple français et le peuple ukrainien.

Avec nos partenaires européens, la gauche française républicaine et européenne mettra tout en oeuvre pour vous aider.

J’en appelle aussi à la solidarité de l’Etat, des collectivités, des citoyens, dans tous nos territoires, pour collecter les aides nécessaires et se préparer aussi à accueillir les réfugiés de cette guerre, qui n’en est qu’à ses débuts.

Chers amis ukrainiens, votre cause est la nôtre. Votre combat nous engage. Votre idéal nous guide.

En ces jours tragiques, vous êtes notre référence et notre exemple. Sachez que la gauche française, représentée ici à Bordeaux, soutient de toutes ses forces votre combat.

Ce combat, nous voulons le croire, est aussi celui de la France et des français !

Leur liberté, c’est la nôtre !

Vive l’Europe !

Vive la République !

Vive la France !

 

Revoir le discours d'Anne Hidalgo :