Ma politique culturelle

Il est fondamental de redonner du sens à la politique culturelle de notre pays : la culture doit être placée au cœur du projet républicain. Je crois à la culture comme élément d’émancipation, à l’importance de penser la place donnée aux artistes dans notre société, à la culture comme levier de transformation vers plus de durabilité et de solidarité et comme élément structurant de ce qui peut nous unir.

Retrouvez également mes propositions pour replacer la culture au cœur de notre pacte républicain


Mes 5 principaux objectifs de ma politique culturelle

1. Une politique volontariste visant l’égal accès de toutes et tous à la culture.

Cela demeure indispensable, et concourt à l’émancipation des personnes et à l’émergence de tout esprit critique. Elle suppose aussi d’associer le plus grand nombre à la réflexion sur les politiques publiques culturelles.

2. Etablir une véritable politique d’éducation artistique et culturelle (EAC)

Cette politique doit se distinguer de la logique consumériste du pass culture : développer les projets en classe, les résidences d’artistes à l’école, le contact des enfants et des adolescents avec les instruments de musique, la scène, les caméras etc. Le pass Culture, sans EAC, n’est qu’une politique d’affichage. Les jeunes méritent mieux. Il ne faut pas seulement leur octroyer un chèque, il faut également qu’ils aient les clés de compréhension et qu’ils puissent avoir la liberté de s’exprimer culturellement et artistiquement. Et chacun sait la place essentielle du secteur associatif en matière d’EAC.

3. Favoriser leurs conditions de réalisation des libertés de création et de diffusion.

Les récentes atteintes et les mécanismes croissants d’autocensure, parfois liés à des phénomènes économiques complexes, tels par exemple la concentration dans le domaine de l’édition, obligent à renforcer les moyens pour rendre effectives ces libertés, essentielles à toute diversité culturelle et à toute vitalité démocratique.

4. Améliorer la condition des artistes-auteurs

Leur précarisation, étayée par le rapport Racine notamment, ne peut pas nous laisser sans réponses. Alors que la création artistique est devenue un enjeu économique majeur (cf. les investissements colossaux des plateformes américaines pour la production cinématographique et audiovisuelle -170 milliards d’euros d’ici 2025-), il est anormal d’assister, en parallèle, à une forme « d’ubérisation » des créateurs, pénalisant singulièrement les jeunes artistes-auteurs. Il doit être mis fin à la captation de la valeur ajoutée, et les créateurs doivent être ainsi mieux rémunérés. C’est une question de justice sociale.

5. Mieux accompagner les collectivités territoriales porteuses de projets culturels structurants

Aujourd’hui, les projets culturels sont souvent des projets globaux, intégrant une dimension sociale, éducative, participative et environnementale. En somme, ce sont des projets d’aménagement du territoire qui peuvent être activés en parallèle d’autres politiques publiques. Une politique culturelle globale est l’un des leviers de transformation territoriale, avec l’appui d’un Etat redevenu stratège. Dans le même temps, à la décentralisation « verticale » Etat/collectivités, doit aussi s’ajouter une meilleure coopération horizontale entre collectivités, associations, structures culturelles et professionnels de l’art et de la culture pour consolider et développer la création, l’éducation, la diffusion et la médiation dans tous les territoires au bénéfice des publics les plus larges. 

Sanctuariser les moyens donnés à la culture

Dès lors que la Culture devient un fondement du pacte républicain, il est logique que les moyens qui lui sont dédiés soient substantiels. C’est la raison pour laquelle une loi de programmation pluriannuelle viendra sanctuariser ses ressources sur la période 2023-2027 pour offrir de la visibilité aux acteurs. Cette visibilité est une condition sine qua non d’une relance durable.


Redonner aux associations culturelles la place qu'ils méritent

De manière générale, les associations ont été mal traitées pendant ce quinquennat : diminution drastique et sans concertation des emplois aidés, forte défiance à leur encontre, matérialisée par la loi dite « contre le séparatisme »…

D’autre part, les associations n’ont pas été considérées comme un moteur de la reprise post-covid, alors même qu’elles ont un ancrage territorial évident et qu’elles peuvent participer à refonder les liens sociaux et de solidarité. Cette manière d’ignorer leur rôle est une aberration.

En conséquence, cette philosophie sera délibérément abandonnée en redonnant aux associations, y compris culturelles, la place qui doit être la leur, et en agissant sur trois axes :

  • Faciliter leur quotidien en levant les contraintes superflues
  • Redéployer les crédits en faveur des associations
  • Encourager le bénévolat, en particulier des plus jeunes

Plus spécifiquement, au niveau culturel, les associations seront mieux reconnues et soutenues par les services de l’Etat. Beaucoup portent des projets structurants qui sont ignorés, car en dehors des radars. Il y a donc une évolution à mener afin que les associations culturelles soient mieux identifiées et mieux considérées.

Garantir la poursuite de la vie culturelle

Je m'assurerai que le plan de relance culture intègrent les associations culturelles. Il est incompréhensible que les dispositifs de soutien et d’accompagnement à la reprise aient été aussi mal adaptés aux associations culturelles et autres structures telles que les établissements publics de coopération culturelle. Ce n’est pas la nature juridique de la structure qui doit déterminer le soutien de l’Etat, mais bien son activité, son rôle et les difficultés rencontrées.

Par ailleurs, une campagne de communication gouvernementale sera indispensable pour favoriser le retour des publics dans les salles du spectacle vivant, de cinéma, dans les musées et les médiathèques. Ces lieux ont été injustement stigmatisés. Le numérique, s’il peut être une opportunité dans certains cas, ne constitue aucunement l’alpha et l’oméga d’une politique publique culturelle. Au contraire, il convient de veiller à ce qu’il ne provoque pas un effet d’éviction durable au détriment des lieux de culture. Il faut impérativement parvenir à déconstruire certaines habitudes qui ont pu être prises pendant les différents confinements.