Créer « Routes de France » pour gérer notre réseau routier !

Mardi dernier, les péages des réseaux autoroutiers ont encore augmenté de 2%, alors que les Sociétés Concessionnaires d'Autoroutes ont distribué 2,4 milliards d'euros de dividendes en 2020 malgré la crise et les confinements et que leur rentabilité devrait... doubler entre 2020 et 2036, par rapport aux quinze dernières années. Face à la montée des inégalités, à la crise sociale et économique à laquelle nous faisons face, nous devons reprendre la maîtrise publique du réseau autoroutier et mettre fin à la rente des sociétés concessionnaires d’autoroutes

Si la renationalisation des autoroutes peut sembler être la solution, c'est en vérité une fausse bonne idée parce qu'elle couterait des dizaines de milliards d'euros (qui ne seraient pas utilisés pour réinvestir dans notre industrie) alors que les concessions arriveront à leur terme entre 2031 et 2036. D'autres préfèrent pérenniser le système actuel des concessions en ce qu'il permet à l'Etat de percevoir chaque année de multiples recettes fiscales de l'utilisation de ces autoroutes (estimées à quasiment 50 milliards d'euros depuis 2006). Le prochain quinquennat sera donc celui de la préparation de l'après concessions autoroutières actuelles. 

Créer « Routes de France », l'établissement public qui gérerait notre réseau routier 

Face à ce choix binaire, Anne Hidalgo propose une troisième voix permettant d'anticiper dès maintenant le retour « sans frais » des autoroutes dans le giron de l’État, dès la fin des concessions, en créant « Routes de France ». En attendant de récupérer les 9000km autoroutes dès la fin des contrats, ce nouvel établissement public sera le gestionnaire des infrastructures routières nationales : 3200km d’autoroutes publiques et 8500km de routes nationales. Ainsi il sera possible de raisonner davantage selon l’usage du réseau plutôt que par le statut des routes, et poursuivre une saine décentralisation.  

Cet établissement public financera l’ensemble des travaux sur le réseau publique et demain sur les autoroutes en préemptant sur les recettes futures du réseau autoroutiers puisqu’aujourd’hui, sur les 16 milliards d'euros de recettes, seuls 4 milliards sont utilisés par les sociétés autoroutières pour les travaux et l’entretien.

Plus de nature sur nos routes et adopter une tarification juste et solidaire

En parallèle nous devons penser aux millions de Français continueront de dépendre de la voiture pour se déplacer quotidiennement pour aller à leur travail. La transition écologique des infrastructures doit donc aussi être liée à une politique sociale. Anne Hidalgo propose : 

  • D'accélérer le déploiement des bornes électrique et hydrogène sur les aires de repos,
  • De créer des tarifications différenciées selon les émissions de polluants et les revenus des usagers (abonnements, tarification solidaire, système d’heures pleines/creuses, etc.)
  • De garantir des voies réservées au covoiturage et aux transports collectifs, urbains ou interurbains.