Mes propositions en matière de mobilité visent à répondre aux crises sociales et écologiques, indissociables pour mener à bien la nécessaire transition. Représentant 30% des émissions de gaz à effet de serre en France, les mobilités jouent un rôle décisifs dans la transition écologique. Mon objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050,il faut donc agir dès maintenant et rapidement sur la mobilité des personnes comme sur celle des marchandises.
La modernisation de nos réseaux
Le ferroviaire est la première réponse à la crise climatique concernant les mobilités, et notamment pour décarboner le transport de marchandises. C’est pourquoi je porte un objectif clair : doubler la part du fret ferroviaire d’ici 2030.
Cependant, malgré la reprise de la dette de SNCF Réseau (35Mds€) à la suite de sa transformation en société anonyme en 2018, il manque 1 milliard d’euros par an au gestionnaire d’infrastructures pour envisager un maillage équilibré du territoire et offrir une alternative de mobilité à nombre de nos concitoyens.
De plus, notre réseau est vieillissant. La France prévoit de consacrer 10Mds€ sur plusieurs années à sa rénovation et à sa régénération quand l’Allemagne y investit 13Mds cette année ! Je prévois donc d'augmenter la sécurité et les fréquences sur les sillons, avec une vraie stratégie qui n’est aujourd’hui pas proposée dans le contrat de performance de SNCF Réseau.
Je consacrerai 15Mds€ supplémentaires par an d’investissement sur le quinquennat pour la transition écologique. Pour ce qui est de la régénération et la modernisation du réseau, j'investirai 3,8Mds€/an, en lien avec les Régions qui ont désormais la possibilité de « reprendre les petites lignes ».
Il conviendra de retravailler le contrat de performance de SNCF Réseau à l’aune de ces engagements et des travaux que le Conseil d’Orientation des Infrastructures remettra dans les prochaines semaines, en lien avec son précédent rapport de 2018 et la programmation financière (déjà insuffisante) définie dans la loi d’orientation des mobilités.
L’Union Européenne comme moteur de notre transition
La directive Eurovignette récemment révisée par les institutions européennes sera transposée, et nous sommes en pleine adéquation avec la trajectoire carbone « Fit For 55 » européenne et réduire de 55% nos émissions continentales en 2030. Nous devons absolument atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est le sens ma proposition de « Faire de l’UE un moteur puissant de la transition écologique ».
L’enjeu du report modal est absolument crucial et l’État aura un rôle moteur à jouer. J'ai fixé l’objectif de doublement de la part du fret ferroviaire. Le transport des marchandises est trop souvent oublié, il est même trop souvent un impensé de nos politiques publiques au motif que « les colis ne votent pas ». Un investissement bien plus important que celui prévu dans le plan de relance doit être engagé pour créer de nouvelles lignes ferroviaires dans les « nœuds » saturés, et notamment celui de Lyon et du sillon rhodanien. La dynamisation des autoroutes ferroviaires doit être pensée au niveau européen et se faire en lien avec un plan de modernisation de nos ports afin d’assurer une véritable intermodalité.
Les camions devront ainsi retrouver leur zone de pertinence c’est à dire les derniers kilomètres. Une grande politique de logistique sera à construire avec les agglomérations pour développer des entrepôts de manière planifiée. Le développement de cette stratégie globale du transport de marchandises ne fera pas non plus l’économie d’une réflexion sur la question du coût de la livraison pour les consommateurs : trop faible en affichage - voire inexistant -, il entraîne une utilisation anarchique des véhicules utilitaires légers, augmentant d’autant la congestion dans les centres-urbains.
Développer les transports publics
Les transports publics et leurs financements sont de la compétence des autorités organisatrices de la mobilité (AOM), raison pour laquelle il faut absolument pérenniser le versement mobilité une nouvelle fois sous les attaques du MEDEF.
Un grand débat national sur cette question spécifique pourra être convoqué autour des acteurs concernés, sur le modèle des assises de la Mobilité. Il aura pour mission de définir les besoins et les moyens à donner aux politiques publiques qui ne sont pas ou plus du ressort de l’État. C’est à l’échelle des AOM que doivent être définies les politiques de proximité pour les déplacements du quotidien, en lien avec les régions pour la coordination entre les bassins de mobilité.
L’État devra garantir aux AOM, pour les espaces de faible densité de population et ou de transports publics, des financements leur permettant de recruter et de disposer d’une ingénierie suffisante pour innover et mettre en place des politiques alternatives à la voiture individuelle (autopartage, TAD, covoiturage, système vélo, tiers lieux, accessibilité aux services, etc).
Les recettes nouvelles de la route doivent prioritairement aller :
- À l’entretien du réseau routier, non concédé
- À la transition des flottes de camions
- Au report modal
Retrouvez également plus d'information sur ma proposition de créer « Routes de France » .
Nous proposons d’investir 2 milliards d'euros sur le quinquennat pour développer un « système vélo », de baisser la TVA à 5,5% sur les transports publics du quotidien, et de rendre le forfait mobilité durable obligatoire et cumulable avec le remboursement transports en commun par les employeurs.
Le transport aérien
Je suis favorable au voyage et au déplacement qui nous ouvre aux autres. Je veux avant tout offrir des alternatives aux voyageurs, consommateurs et entreprises. Dans cette logique, je suis favorable au principe pollueur-payeur avec un transfert des coûts liés aux externalités négatives de certains modes vers ceux plus propres ou moins carbonés.
Je m'inscris dans le cadre de la loi Climat-Résilience avec une interdiction des vols ayant une alternative ferroviaire de moins de 2h30. Pour les autres liaisons, je propose de taxer davantage les trajets intérieurs ayant une alternative ferroviaire comparable et qui sera nécessairement amenée à évoluer avec la construction des nouvelles lignes à grande vitesse.
Le train doit être moins cher que l’avion, et le train de nuit, a fortiori sur des lignes trans-européennes, doit pouvoir être une vraie alternative aux liaisons aériennes infracontinentales. Je porterai ce sujet dans le cadre des dernières semaines de la PFUE et tout au long de mon mandat au niveau européen.
J’interviendrai bien plus fortement auprès des compagnies et des constructeurs en conditionnant toutes les aides publiques dont elles bénéficient à des clauses sociales et environnementales et j’accompagnerai notre champion Airbus et notre filière d’excellence aéronautique pour la recherche et le développement concernant l’avion du futur.
Retrouvez également toutes mes propositions sur le transport dans ma réponse au très complet questionnaire de l'association Transport Développement Intermodalité Environnement.